Comment utiliser l’écriture inclusive et performer en SEO
L’écriture inclusive est une technique littéraire que l’on appelle aussi parfois écriture “ non sexiste ” ou écriture “ non genrée ” qui a pour objet de mettre fin à toute forme de discrimination entre homme et femme, par l’usage d’un certain nombre de règles orthographiques et de pratiques rédactionnelles. Mais écriture inclusive et SEO sonils compatibles ?
Que l’on soit pour ou contre, que l’on se place d’un point de vue sémantique ou d’un point de vue d’une stricte égalité entre hommes et femmes, une question se pose lorsqu’elle est utilisée sur internet : écriture inclusive et SEO sont-ils compatibles ? Bonne question n’est-ce pas ? Et si l’on étudie la question sous un troisième angle _ celui de Google _ on pourrait bien avoir une mauvaise surprise. L’algorithme de Google référence, en effet, les articles publiés dans les résultats de recherche grâce aux mots-clés qui figurent dans les textes d’un site. La question est donc la suivante : les caractères typographiques utilisés en écriture inclusive sont-ils mal compris par les moteurs de recherche ? Corolaire : l’écriture inclusive risque-t-elle de pénaliser le SEO de votre site ?
Si vous devez administrer un site web et faire en sorte que Google le classe mieux que ses concurrents, asseyez-vous, prenez un bon café et lisez attentivement la suite de cet article…
Sommaire :
√ De quand date l’écriture inclusive ?
√ Qu’est-ce que l’écriture inclusive ?
√ L’écriture inclusive, ça marche comment ?
√ Écriture inclusive et SEO : je t’aime… moi non plus !
√ Le mot-clef dicte sa loi
√ Comment bien utiliser l’écriture inclusive en web
De quand date l’écriture inclusive ?
L’écriture inclusive fait débat à tel point que l’Académie française a, longtemps, freiné des quatre fers pour empêcher son adoption dans la langue française. Il est vrai que les immortels ne sont pas réputés pour leur féminisme échevelé et leur modernisme effréné. C’est le moins que l’on puisse dire. Mais ce ne sont pas les seuls, dans la société civile française.
L’écriture inclusive n’a, ainsi, rien de bien nouveau. Cette expression est née il y a une vingtaine d’années et a longtemps cohabité avec d’autres expressions comme écriture égalitaire, écriture épicène, écriture non sexiste, écriture non discriminante, langage neutre, rédaction sans stéréotype de sexe, etc. Mais c’est surtout depuis ces dernières années, avec les nombreux débats autour de l’égalité homme/femme, que le terme d’écriture inclusive a supplanté les autres terminologies.
D’ailleurs, doit-on réellement considérer que l’écriture inclusive n’a « que » 20 ans ? Le Général de Gaulle ne commençait-il pas tous ses discours par « Françaises, Français », agrémentés par-ci, par-là d’expressions successives de termes féminins et masculins (« les candidats et les candidates », « celles et ceux », etc.) ? En définitive, n’est-ce pas lui le véritable père de l’écriture inclusive ? Par la suite est apparue la petite formule figurant sur nos cartes nationales d’identité : « né(e) ». On le voit, les principes régissant l’écriture inclusive remontent, en définitive, assez loin.
Qu’est-ce que l’écriture inclusive ?
Qu’on l’appelle écriture inclusive, langage épicène, langage neutre… de quoi s’agit-il ? C’est une méthode de rédaction qui a pour objet d’écrire, en gommant tous les stéréotypes de genre, par l’utilisation d’une syntaxe qui permet de représenter femmes et les hommes d’une façon strictement égalitaire. Doit-on dire avocate ? chirurgienne ? Ce sont des questions qui ont toujours échauffé les esprits (surtout les moins progressistes) et qui sont, aujourd’hui, largement dépassées. L’écriture inclusive a pour but de trancher définitivement afin de mettre fin à toute forme de discrimination, en édictant une façon générique de rédiger.
L’écriture inclusive a, ainsi, énoncé trois grands principes pour promouvoir un usage égalitaire de la langue :
Principe N°1 : Définir les accords de genre concernant les noms de fonctions, les grades, les métiers et les titres officiels ou honorifiques. C’est ainsi que l’on dira un auteur/une autrice, un professeur/une professeure ou encore un chef/une cheffe.
Principe N°2 : Combiner féminin + masculin lorsque l’on cite une personne ou une fonction pouvant être occupée aussi bien par un homme que par une femme.
Exemples : un ou une directeur·trice de communication, le ou la président·e du département, …
Principe N°3 : Ne plus utiliser le terme d’« Homme » pour définir l’ensemble du genre humain. Par exemple, à l’expression les « droits de l’homme », on préfèrera libeller « les droits humains ».
L’écriture inclusive, ça marche comment ?
Concrètement, comment appliquer l’écriture inclusive lorsque l’on rédige un texte ? Il y a six façons de procéder.
Les parenthèses : Académicien(ne)
Le slash : Académicien/ne
Les tirets : Académicien-ne
Le point médian ou point du milieu : Académicien·ne
Le point : Académicien.ne
(vous aurez noté le petit clin d’oeil aux immortels cités en préambule de cet article)
L’agglomérat (pour les formes en « eur »/« ice ») : Auteurice, Agriculteurice, …
Chacun peut choisir la méthode qu’il préfère, certaines étant quand même assez peu digestes (pour ma part l’agglomérat… j’ai du mal).
Ecriture inclusive et SEO : je t’aime… moi non plus !
Maintenant, venons-en au cœur du sujet qui nous intéresse, car le but de cet article est d’essayer de comprendre pourquoi Google n’aime pas l’écriture inclusive. Car, c’est bien là le hic.
Petit rappel :
le principe du référencement naturel (SEO en anglais pour « Search Engine Optimisation ») est le suivant : les moteurs de recherche analysent votre site internet pour comprendre de quoi vous parlez ; ils essayent, ensuite, de faire correspondre la meilleure réponse possible à chaque recherche précise faite par un internaute. Je résume à l’extrême, mais en synthèse c’est ce qui se passe.
Pour cela, Google et consorts analysent donc les expressions-clefs présentes dans les textes de votre site afin de positionner, en premier, les articles les plus pertinents dans les résultats de recherche. Google va donc faire « matcher » les mots-clés présents dans la recherche de l’internaute avec les mots-clés présents sur votre site. Les résultats les plus pertinents seront classés en premier. Ce résultat dépend donc, avant tout, de la façon dont l’internaute s’exprime ainsi que du fait qu’une requête libellée sous une forme précise soit fréquemment recherchée.
Bref, plus une requête est populaire et plus elle génèrera du trafic vers un site qui saura y répondre en rédigeant ses textes comme l’internaute lui-même dans le cadre de sa recherche.
Et c’est là que l’écriture inclusive se heurte à un obstacle majeur. Lorsque l’on utilise l’écriture inclusive en rédaction web, la question du référencement naturel, ou SEO, pose problème. Les signes typographiques utilisés en écriture inclusive (point médian, tirets, parenthèses, …) perturbent grandement l’algorithme de Google.
Vous-même, chère madame, cher monsieur, lorsque vous recherchez votre prochain livre de chevet, cherchez vous : « meilleur auteur de polar britannique » ou « meilleure autrice de polar britannique » ou bien « meilleur(e) auteur(autrice) de polar britannique » ou encore « meilleur.e auteur.trice de polar britannique » ?
Vous commencez à voir le problème ? Les internautes ne font pas de requêtes en écriture inclusive ! Ils utilisent soit le terme « auteur », soit le mot « autrice ». Le réflexe de l’écriture inclusive viendra peut-être un jour, mais pour l’heure, c’est proche du néant.
Second problème : en plus de ne constituer qu’une infime minorité des requêtes saisies par les utilisateurs, l’écriture inclusive n’est pas figée. Il existe six formes différentes comme évoqué plus haut (parenthèses/slash/ tirets/ point médiant/ point/agglomérat).
Bref, c’est la double peine ! Les requêtes en écriture inclusive sont, d’une part, minoritaires et, d’autre part, sont effectuées en ordre dispersées par ses adeptes, dans la mesure où elles ne correspondent pas à un standard et ne sont pas normalisées.
Pour les moteurs de recherche, cela ressemble à de la cacophonie. La conséquence est simple : un site internet qui serait libellé en écriture inclusive, serait tout simplement introuvable dans Google car invisible.
Tant que l’algorithme de Google ne sera pas modifié pour traiter pas ce genre de requête, l’écriture inclusive n’a pas d’avenir dans une optique de SEO. Et ce n’est pas prêt de changer. La faute à qui ? À Google crieront les ligues féministes… À l’écriture inclusive rétorqueront nos immortels (trop contents de prendre une revanche à bon compte).
Le mot-clef dicte sa loi en SEO
On l’a compris, en matière de référencement naturel, le mot-clef dicte sa loi et conditionne le classement dans les résultats de recherche. Mais comment œuvrer pour l’égalité femme-homme sans faire plonger le trafic de son site internet si l’on ne peut pas utiliser l’écriture inclusive ?
Pas d’idée ?
Réponse : soyez malins. Base de toute bonne campagne de communication, d’ailleurs.
Comment bien utiliser l’écriture inclusive en web pour le SEO
Voici quelques conseils qui vont vous aider à bien utiliser l’écriture inclusive en web en feintant l’algorithme de Google :
Conseil n°1 : utilisez la structure SEO de votre site à bon escient
Un SEO efficace s’appuie sur une structuration de site carrée et ordonnée. Title, titres et sous-titres sont scannés par les robots des moteurs de recherches pour analyser votre site et en comprendre l’univers.
Dans ces sections, banissez l’écriture inclusive, car elles ont beaucoup de poids dans le référencement naturel. Même chose pour les urls des sites et les balises alternatives descriptives dans les images destinées aux malvoyants qui sont pris en compte par Google. Même si d’autres éléments contribuant au référencement d’un site peuvent être très puissants, c’est dommage de se tirer une balle dans le pied en gâchant des points de référencement simples à mettre en œuvre.
Par contre, vous pouvez utiliser l’écriture inclusive dans le corps du texte de vos pages web, à certaines conditions : utilisez le point milieu. C’est la technique typographique la plus lisible sur le web. Bien plus que les parenthèses, slashs et autres méthodes de rédaction possibles.
À noter : les slashs, points médiants… sont parfois perçus par les algorithmes comme une tentative de fishing (notamment si vous les utilisez dans un emailing). Ils sont réellement à éviter.
Conseil n°2 : soyez astucieux.se et rédigez malin
Préférez les expressions génériques faisant référence à l’esprit collectif comme « l’équipe marketing », « le corps enseignant », « le domaine pharmaceutique »… En ne rédigeant pas vos textes sous l’angle de l’individu lambda, vous évitez tout problème.
Et utilisez autant que possible des mots et terminologies neutres : « spécialiste », « partenaire », des « qualités particulières ».
Conseil n°3 : faites comme le Général de Gaulle
Vous vous souvenez ? « Françaises, Français… » Faites comme le général : associez les termes féminins et masculins dans vos phrases. C’est ce que l’on appelle la méthode du doublon ou de la double flexion. Vous ne prenez aucun risque et les choses sont claires, aussi bien pour le lecteur de votre site que pour le référencement naturel.
Exemple : « Les lyonnais et les lyonnaises se sont levés à l’unisson au coup de sifflet final quand l’OL s’est qualifié pour la finale de la Champion’s League 2022. » (On peut rêver, non ?)
Conseil n°4 : n’abusez pas du conseil sémantique n°3
La répétition systématique, ça peut finir par devenir indigeste. Dans ce cas, pour alléger votre style rédactionnel ne répétez que l’article au singulier en féminisant l’objet.
Exemple : « Le ou la directrice communication… ».
Conseil n°5 : pas de jaloux.ses, adoptez un style littéraire neutre
Si vous enchaînez des termes féminins et masculins, classez-les par ordre alphabétique stricte. Rien de plus neutre. On ne pourra pas vous le reprocher.
Voilà les quelques astuces qui vont vous permettre de dribbler Google, en utilisant l’écriture inclusive, et de performer en SEO afin que votre site internet ne soit pas rejeté en fin de classement.
N’hésitez pas à commente cet article et à nous envoyer un message ou à nous poser une question, si cet article vous a intéressé. Cela nous remerciera du temps que nous avons consacré à le rédiger.
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